(illustration : virgin comics)
Présenté en avant-première au Salon du Jeu de Société, le week-end dernier, Devastra fut pour moi LA grande révélation de ce salon.
Qu'est-ce que Devastra ? Eh bien, imaginez un JDR de fantasy épique, prenant pour cadre un pays imaginaire, Prithivî, fortement inspiré de l’Inde
Antique-Médiévale.
Sur cette approche similaire à Légendes des 5 Anneaux (inspiré du Japon féodal) ou encore Capharnaüm (l’Orient des Croisades), Romain d’Huissier et Laurent Devernay (alias Bob Darko), ont construit un univers exotique, dépaysant et riche en aventures.
Qu’on en juge ! En des temps immémoriaux, au terme d’une guerre apocalyptique, les Devas (les dieux) se sacrifient pour repousser définitivement les Ashuras (les démons) et les
enfermer "à jamais" (voeu pieux) dans une dimension infernale, le Narak.
Bien des siècles plus tard, les personnages joueurs, de simples adolescents sans histoire (entre 14 et 18 ans), découvrent, qu’ils sont, en réalité, les avatars des anciens Dieux,
réincarnés sur terre. La moitié de l’âme de ces dieux réside en eux, privée de mémoire. L’autre moitié s’est réfugiée dans des objets investis de pouvoirs exceptionnels : les Devastras.
Des "armes" divines, toutes puissantes, qui ne seront pas de trop pour stopper la résurgence des cruels et vils Ashuras, qui eux aussi reviennent sur terre. De plus en plus nombreux, de
plus en plus vindicatifs. Pendant ce temps-là, les humains, divisés en plusieurs royaumes rivaux, se querellent et se font la guerre.
(illustration : virgin
comics)
Si le système de jeu, à base de D6, m’a moyennement convaincu (je n’aime pas les systèmes qui ressemblent, de près ou de loin à du "Roll & Keep", même
si, ici, on garde tous les dés lancés. Rien à faire. Y a un truc qui me bloque), l’ambiance du jeu est formidable et la recréation d’une Inde mythologique fonctionne à merveille.
Les personnages des joueurs appartiendront donc à l’une des quatre castes qui composent la société : Ksatriya (guerriers), Bramanes (érudits et
religieux), Vaisa (le peuple) et même Intouchables, c’est-à-dire les "impurs", prostituées, criminels, tanneurs et autres "métiers" dégradants. Un dernier fait qui perturbe grandement
leurs contemporains ("comment un avatar peut-il se réincarner dans le corps d’un intouchable ?").
Nos vaillants PJ, en dépit de leur jeunesse et de leur inexpérience (une très bonne idée qui, soit-dit en passant, me
rappelle les pitch de bon nombre de mangas) se battront pour préserver le Darma (la force juste de l’univers). Ils apprendront à développer leur "Âtman"(leur puissance). Ils se
débattront avec leur Karma. Affronteront des ennemis redoutables. Seront tour à tour courtisés, flattés, craints et haïs par les puissants qui voudront les recruter dans leur camp.
Enfin, accumulant de l’expérience, ils ouvriront leurs chakras (soit 7 niveaux de puissance. 2 étant le maximum pour un humain et nos PJ commençant à 3), qui leur donneront accès (à eux
et à leurs Devastras) à de nouveaux pouvoirs (à créer au fur et à mesure).
Que dire de plus sur ce futur hit du Septième Cercle ? Que les illustrations (signées Jérôme Huguenin) découvertes
lors de la démo, sont magnifiques et nous promettent un résultat final à la hauteur des dernières réalisations de l'éditeur. Vous pouvez d'ailleurs les découvrir sur son site : www.jee.over-blog.com. Que le jeu, conçu comme un One-shot, devrait être publié sous un format similaire à Kuro ou encore
Humanydine (couverture souple, A4, dans les 200 pages, mais avec un contenu dense). Enfin, que Romain d’Huissier est super sympa et que la partie qu'il maitrisa
dimanche dernier, lors de la GENCON 2009, fut un très agréable moment passé (merci à lui et aux autres joueurs présents).
Bref, ce jeu m'a emballé. Vivement sa sortie ! D’ici là,
Que le Darma vous garde...
Si vous voulez en savoir plus...
En plus de nous faire découvrir le jeu, à moi et à trois autres rôlistes chanceux, Romain nous précisa deux inspirations majeures, qui lui servirent tout au
long de la confection du jeu
I. D’un point de vue narratif :
Il y a la saga du "Ramayana" d’Ashok K. Banker. Hautement recommandable, plébiscitée par les critiques, cette série de High Fantasy en sept
volumes, pleine de bruit et de fureur, eut une grande influence sur le jeu. Or, joie et bonheur, les trois premiers tomes sont disponibles chez Presses Pocket ! A découvrir d'urgence,
donc.
Si vous souhaitez en savoir plus, elbakin.net consacre un article à l'ensemble du cycle et propose
un entretien exclusif avec l'auteur.
La revue électronique SF Mag consacre elle aussi un article à cette série. Pour le découvrir, cliquez ici.
(illustration : virgin
comics)
II. D’un point de vue visuel :
Les BD publiées par Virgin Comics (avec des studios basés en Inde justement), servirent elles-aussi d'inspiration. Il faut dire que certaines illustrations sont somptueuses, vives et colorées (ce
sont elles que j'ai repris pour illustrer cet article). Elles sont de formidables aides de jeu à elles seules et pourront illustrer sans problème votre écran de MJ "fait-maison" (voyez
l'illustration ci-dessus).
Plus d’infos sur Virgin Comics ? Allez voir sur Wikipedia (en
anglais) et sur Elbakin.net (en
français). Le magazine Comic Box n° 49 propose lui aussi un article complet sur ce nouveau studio de création de comics.