Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
dices everywhere, des dés, du fun, des jeux

blog dédié aux JEUX DE RÔLE, avec une préférence pour les JDRA et les jeux "OLD SCHOOL" (AD&D 1st ed., 0D&D, Basic Fantasy, "Portes, Monstres et Trésors"...) et quelques-uns plus récents :)

RETRO-CLONES ? RETRO-GAMES ? BACK TO THE FUTURE !!!

Publié le 5 Juin 2008 par olivier rousselin in 3. JDR OLD-SCHOOL, RETROGAMING

 

WELCOME TO THE CYBERSPACE !

 

Avec l’arrivée d’Internet et la démocratisation des outils informatiques, le Jeu de Rôle a connu une expansion sans précédent et a acquis une place de choix sur la toile. En marge des sites commerciaux des éditeurs, toute une communauté de passionnés s’est développée au fil des ans : sites dédiés « par et pour des fans », blogs, développement massif des JDRA (Jeux De Rôle Amateurs),  édition d’aides de jeux, de scénarios, autour d’un ou plusieurs JDR, création d’outils, de logiciels, etc. Un simple surf sur google en donne la preuve : confortablement installé dans le cyberspace, le JDR est plus que bien portant ! Il croît, ne serait-ce que parce que tout nouveau jeu se doit d’être soutenu par son éditeur via le net, devenu par la force des choses à la fois un outil de promotion (les fameux « kits de démo ») et de publicité, et une interface privilégiée entre les auteurs et les joueurs/fans.

 

Or, au sein de cette masse mouvante et grandissante, est apparu un courant étrange, une « mode »  qui sort des sentiers battus et nous vient tout droit des Etats-Unis (berceau des JDR) : celle des "Retro-Clones". Nouvelle tendance ou feu de paille ? C’est ce que ce présent article entend bien découvrir … 
 


RETRO-QUOI ???

 
Un Retro-Clone ou Retro-Game est un JDRA, édité gratuitement via Internet, et qui « clone » le système de règles d’un JDR aujourd’hui épuisé/plus édité.

Le principe consiste à reprendre ces règles telles quelles en expurgeant toutes références aux JDR originaux dont elles sont tirées.

L’idée géniale est que le copyright n’existe pas sur les règles mais sur des éléments bien spécifiques, disséminés le long des pages. Par exemple, dans AD&D, la règle sur les niveaux d’expérience n’est pas « copyright TSR ». En revanche, « Faêrun © », « Displacer Beast © », « Baatezu © » ou « Mordenkainen © » sont tous des termes licenciés que l’auteur du retro-clone ne peut pas employer. OSRIC fournit sur son site toute une liste de termes « interdits » (http://www.knights-n-knaves.com/osric/s3.html).

 

On peut donc « cloner » un JDR de TSR (ou tout autre éditeur), à condition de ne pas le citer une seule fois et en évitant toute référence directe. Ce principe s’apparente à celui des émulateurs des jeux vidéo. Des fans de console (par exemple, la Super Nintendo) créent et développent des logiciels (les émulateurs) qui permettent de jouer à des jeux aujourd’hui épuisés et introuvables. C’est ce principe que reprennent les retro-games, couplé à une autre idée géniale : utiliser l’Open Game License (OGL) inventé par… Wizards Of The coast !

 

PETIT TOUR D’HORIZON :

 

Actuellement, 4 retro-clones existent sur le net et ont attiré l’attention des fans. Trois d’entre eux sont rassemblés sur le site Goblinoid Games (http://www.goblinoidgames.com/) :

1.       le principal, OSRIC,  reprend les règles de la première édition d’AD&D. OSRIC fut le tout premier retro-clone et donc son développement fut particulièrement suivi. Sur son site dédié (http://www.knights-n-knaves.com/osric/), les auteurs racontent comment ils allèrent jusqu’à consulter des avocats pour être sûrs de la légalité de leur démarche. Osric fut ainsi un pavé dans la mare et ouvrit la « mode » des retro-games.

2.       LABYRINTH LORD, qui suivit peu de temps après, fait la même chose avec les règles de base de D&D. Celles qui furent éditées en France sous forme de boîtes (rouge, bleue, verte, etc.).

3.       enfin, GORE (Generic Old-School Role-Playing Engine) reprend le Chaosium System. C’est le retro-clone le moins intéressant de tous pour nous autres, « petits français ». En effet, Casus Belli édita en 1997 les règles sous la forme d’un hors-série : Basic. Aujourd’hui, ces mêmes règles sont à la disposition des joueurs ici : http://www.basicrps.com/indexfr.html.

Derrière ces trois jeux, on retrouve une seule et même personne : Daniel Proctor, l’instigateur semble-t-il de ce projet un peu fou, rejoint par d’autres auteurs et illustrateurs.

 
Pour les fans de de super-héros, un autre éditeur, « Seraphim Guard » a mis en ligne « 4Csystem », qui est un retro-clone du MARVEL SUPER HEROES de TSR. Le jeu est disponible ici :http://seraphim-guard.com/dloads/4clayoutfinal.pdf

 

Goblinoid Games ne se contente pas des règles de base et propose pour ses jeux diverses aides (feuilles de perso, cartes, modules). Dans sa démarche, le site est notamment supporté par « Dragonsfoot » (http://www.dragonsfoot.org/), une communauté de fans entièrement dédiée aux toutes premières éditions de D&D et AD&D. Un autre site existe, destiné aux nostalgiques des PMT (Portes-Monstres-Trésors) : « The Delver Dungeons » (http://www.thedelversdungeon.com/).

Enfin, si les règles de base sont gratuites, des suppléments payants ont été créés, disponibles à un prix modique (toujours inférieur à 3$) sur le site http://www.yourgamesnow.com.

 

QUEL EST L’INTERET DES RETRO-CLONES ?

 

Aujourd’hui, en plein XXIème siècle, à l’ère des MMORPG triomphants et de l’Imaginaire décliné en multimédia (jeux vidéos, jeux de cartes, jeux de figurines, cinéma, BD, etc.), on peut effectivement se poser la question. D’autant plus que l’industrie du JDR cherche à se renouveler, tiraillé entre deux voies : d’un côté, les « mastodontes », fastueux, magnifiques épais. De l’autre côté, les JDR prêts à jouer, qui privilégient l’accessibilité et la facilité de prise en main (John Doe est le fer de lance de cette tendance en France). Alors, pourquoi s’intéresser aux retro-clones ? Voici quelques éléments de réponse :

 

1.       La nostalgie : C’est le premier élément de réponse auquel on pense. Le plus évident. Vous n’aimez pas le D20 system ? Ses ouvrages monumentaux (Spycraft et ses 500 pages : D&D 3.5 et ses 900 pages réparties sur les 3 livres de base) ? Ou bien, tout simplement, vous regrettez « le bon vieux temps », celui de vos tout premiers donjons ? Eh bien, les retro-clones vous proposent un voyage dans le temps, un retour en arrière, dans les 80’s : avec ses livres de règles peu épais, agrafés et en noir et blanc ; ses illustrations si approximatives mais pleines de « charme » ; ses règles bancales et parfois même rudimentaires. Bref, le « bon vieux temps » des PMT, quand les scénarios étaient simples et n’exigeaient pas des joueurs qu’ils  possèdent des connaissances (ou supposées telles) en géopolitique médiévale ou en diplomatie…

 

2.       La « revanche » (ou la « séance de rattrapage ») : jouer à un retro-clone, c’est (re-)découvrir des grands ancêtres aujourd’hui épuisés, souvent introuvables ou mis aux enchères sur e-bay pour un prix prohibitif. C’est l’occasion notamment pour maints jeunes joueurs de se frotter à l’ancêtre D&D, avant le D20 système et le THAC0. C’est aussi un excellent moyen pour jouer, sans aucun effort d’adaptation, à ces scénarios/campagnes old-school, scannés par des fans et mis à la disposition de chacun sur e-Mule ou BitTorent : la toute première campagne Dragonlance ; Greyhawk ; BlackMoor ; des modules mythiques comme le B2 (« Keep on the Borderlands »), etc.

 

3.       Le prix : les JDR actuels coûtent généralement plus de 40 € le livre de base. Ils sont certes luxueux, tout en couleurs, sophistiqués, imprimés sur papier glacé, mais ce luxe a un prix. A l’instar des JDRA, les retro-clones sont, eux, totalement gratuits, mis à part le papier et l’encre nécessaire à leur impression.

 

4.       Le fun : le but premier des Jeux de Rôle, c’est de s’amuser, n’est-ce pas ? Quelque part, les Retro-clones peuvent tout à fait remplir cet objectif. Leurs défauts, leurs approximations, se prêtent assez bien à la parodie. On peut donc employer le second degré à fond. Par exemple : tentez une partie dans l’univers de Naheulbeuk avec les règles d’OSRIC. Vous m’en direz des nouvelles ! On peut aussi employer ces règles de façon plus sérieuse. Après tout, des milliers de joueurs l’ont fait avant (l’univers de la BD « Chroniques de la Lune Noire » est tiré directement de parties d’AD&D). Pourquoi pas vous ? Surtout et enfin, ces jeux sont libres de droit. Alors, pourquoi se priver ? Téléchargez-les, lisez-les et si l’aventure vous tente, jouez-y ! Mettez de côté votre Monde des Ténèbres, le temps d’une partie ou deux et éclatez-vous ! Offrez-vous une parenthèse entre deux campagnes plus sérieuses.

 

 

QUEL AVENIR POUR LES RETRO-CLONES ?

 

Un cinquième retro-game est prévu pour l’été 2008 : « Mutant Future », orienté SF et Post-Apocalyptique (inspiré de « Gamma World » ?). D’autres peuvent également voir le jour mais rien n’est encore prévu. Peut-être est-il trop tôt pour se prononcer ? Et pourtant, le concept du JDR retro-clone est redoutable (même s’il s’adresse à un public de joueurs vétérans) et ouvre une myriade de possibilités. Si l’enthousiasme du public rôliste outre-atlantique devait se confirmer, d’autres projets pourraient alors voir le jour, créant une voie alternative aux JDR actuels.

 

Par exemple, FGU, concurrent direct de TSR à l’époque, a produit une kyrielle de JDR devenus mythiques. TOUS sont autant de candidats potentiels au « clonage » : « Bushido », « Land of the Rising Sun », « Flash of Blades », le légendaire « Space Opera » (dont l’adaptation française fut un moment envisagée dans les 90s par un groupe de passionnés, avant de tomber à l’eau), « Aftermath », « Chivalry & Sorcery »…

 

TSR également publia maints JDR aujourd’huis tombés dans l’oubli comme « Boot Hill », « Gang Busters », « Star Frontiers », « Top Secret SI ».

 

La France a eu aussi ses JDR mythiques. Alors, pourquoi ne pas rêver ? A quand, en France, un retro-clone de « PREMIERES LEGENDES » ? Ou bien un autre de EMPIRES GALACTIQUES ?

 

Finalement, ce courant ne pourrait-il pas être l’occasion de revisiter/redécouvrir les jeux de rôle à leurs tous débuts ? Pourquoi pas de réhabiliter des systèmes jugés aujourd’hui dépassés ? L’avenir seul nous le dira.

Wait and See !

 

 

ET POUR QUELQUES ARTICLES DE PLUS :

http://www.goblinoidgames.com/

http://www.knights-n-knaves.com/osric/a1.html

http://dmperez.com/2008/03/08/retro-clone-games-bringing-back-the-awesome-of-yesteryear/

 

 

 

Commenter cet article
S
<br />  <br /> <br /> <br /> pour empire galactique , je pense pas que cela se fasse, ce serait inutile, car le jeu est en libre téléchargement sur le net.<br /> <br /> <br /> http://www.empiregalactique.fr/<br />
Répondre
O
<br /> <br /> Oui c'est vrai. Marvel Super Heroes aussi (ce qui rend 4 Colors un peu redondant) et le Basic RPS (du coup, GORE perd de son<br /> intérêt)...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Perso, je rêve de voir un retro-clone de Premières Légendes. Le système était très bien pensé et serait parfait pour toutes sortes d'univers historiques et/ou fantastiques.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Et n'oubliez pas de jeter un oeil sur cee petit article du GROG : http://www.legrog.org/article.jsp?id=224<br /> <br /> <br /> J'ai essayé de faire un bilan explicatif du mouvement des clones (à début mars 2010)...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Tu n'as pas "essayé", Soner du : tu as REUSSI. Ton article est excellent, complet, riche et exhaustif. Une réussite !  <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> "Flashing Blades" et non pas "Flash of Blades". Quant à rétrocloner des jeux FGU tels que Bushido, Aftermath!, Daredevils, aux règles très denses et simulationistes à l'extrême mais<br /> cohérentes... quel travail de titan !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Il existe au moins un retro-clone de jeu FGU. Il s'agit de Starships and Spacemen, de Leonard H. Kanterman.<br /> <br /> <br /> En fait, Le terme de retro-clone ne convient pas vraiment. Il s'agit bien plutôt du jeu original de 1978, réédité tel quel par l'éditeur Goblinoid Games (Labyrinth Lord,<br /> Mutant Future, Gore), qui en a racheté les droits à FGU. C'est là un véritable exploit en soi, car FGU est connu pour conserver jalousement ses licences<br /> (Bushido, Space Opera, etc.) !<br /> <br /> <br /> Je ne désespère donc pas de voir d'autres jeux FGU renaître de leurs cendres. Wait and see !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
J
salut bonne continuation bon site !!
Répondre
O
<br /> Yeah ! Merci John ! Et vive les JDR !<br /> <br /> <br />