Avec une constance remarquable, Mongoose publishing publie son quatre-vingt-troisième numéro de Signs & Portents, son webzine mensuel. A la fois newsletter, catalogue exhaustif des produits édités (avec bulletin de commande VPC inclus) et recueil d'aides de jeux, Signs & Portents propose gratuitement, tous les mois, plusieurs scénarios et campagnes pour les différents jeux de l'éditeur britannique.
Au menu de ce mois figurent les aides de jeux suivantes :
- "the dragon of Naseby", un scénario de 15 pages pour Clockwork & Chivalry, un étonnant setting pré-steampunk qui mélange magie et technologie délirante dans une uchronie située au XVIIe siècle ;
- "Ships for Traveller", décrit sur onze pages divers vaisseaux (de transport, de combat, de transport militaire) pour Traveller donc, avec toutes les caractéristiques nécessaires et des plans. Moches certes, mais pratiques ;
- "A dog's Life" est quant à lui, un "court" scénario (8 pages) générique pour Runequest II. Les références à Glorantha y sont peu nombreuses. Aussi ce scénario peut être utilisé sans problème dans un autre univers de fantasy (Elric, Hawkmoon, etc.) ;
- "New armour" (2 pages), plus anecdotique, propose des vêtements et pièces d'armure peu communes pour Conan RPG.
- enfin, "Tartarus", décrit sur cinq pages une effrayante prison de très haute sécurité située dans l'univers dystopique et pré-cyberpunk de Corporation RPG. Conçue pour garder des prisonniers extrêmement dangereux, Tartarus est un lieu cauchemardesque, dantesque dont vos PJ pourraient fort bien regretter la visite. Sa lecture donne envie de découvrir plus avant cet univers de SF réaliste, sombre et inquiétant.
Bref, il y en a pour tous les goûts. "Tartarus" pourra être repris tel quel par des MJ de jeux cyberpunk (Shadowrun, Cyberpunk
203X, etc.) ou de Space Opera (pourquoi pas dans un scénario de Tigres Volants ?). "A dog's life" peut avec un minimum de boulot devenir un scénario pour
D&D ou Loup Solitaire. Quant aux vaisseaux spatiaux de "Ships for Traveller", ils sont définitivement réutilisables dans tout jdr de Space
Opera (Mega, peut-être ?).
La formule de Signs & Portents semble fonctionner. Quatre-vingt-trois numéros en attestent. Les auteurs se font plaisir sans avoir à respecter des contraintes liées à une impression papier (nombre de pages fixe, délais à respecter, coût d'impression, d'édition, rentabilité minimum à atteindre, etc.).
Certes, tout n'est pas parfait. Les pages de publicité sont trop nombreuses. La qualité graphique laisse parfois à désirer (une critique récurrente adressée aux produits de l'éditeur). Les aides de jeu ne plaisent pas toujours. Peut-on pour autant faire la fine bouche ? Le matériel est là. Disponible. Un scénario peut être retravaillé. Une règle optionnelle peut être modifiée ou ignorée. Un PNJ peut être détourné, transformé (et hop, le gentil marchand-qui-emploie-les-PJ devient un ancien esclavagiste au passé trouble !). Nous avons nous, rôlistes, la possibilité de mettre notre grain de sel. De détourner les aides de jeu qu'on nous propose. Que ce soit dans un fanzine, un webzine ou un magazine disponible en kiosque.
Et puis zut à la fin ! Il est tellement plus facile de critiquer que de faire soi-même. Un terme est même apparu sur les forums pour désigner ce genre de tristes sires qui dénigrent tout, à tort ou à raison : les trolls. Les "trolls" ont descendu en flammes pendant des années Casus Belli (première mouture). Les "trolls", toujours eux, tirent à boulets rouges sur JDR-MAG qui, je le rappele, est ouvert à toutes les bonnes volontés.
Allons-nous laisser les trolls nous gâcher notre plaisir, à vilipender sans cesse, bêtement, tout ce qui sort et ne trouve pas grâce à leurs yeux ?
Alors qu'en France, la presse papier rôliste connait pas mal de difficultés en ce moment (peut-être que Casus Belli, qui sort demain, va renverser la tendance ?), la voie du webzine pourrait être une solution d'avenir. Qui sait ?
Seul écueil : trouver le temps et l'énergie nécessaire pour pouvoir écrire périodiquement les aides de jeu et scénarios aptes à combler les insatiables besoins des joueurs. Body
bags, le webzine de John Doe, s'y cassa les dents et cessa sa parution au bout de quatre numéros seulement. Il me manque encore.