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dices everywhere, des dés, du fun, des jeux

blog dédié aux JEUX DE RÔLE, avec une préférence pour les JDRA et les jeux "OLD SCHOOL" (AD&D 1st ed., 0D&D, Basic Fantasy, "Portes, Monstres et Trésors"...) et quelques-uns plus récents :)

Shadowrun : ...Que du bonheur (en boite de 20 shoots "greatest day").

Publié le 22 Août 2011 par olivier rousselin in 18. INSPIRATIONS

Pour nous donner envie de jouer à Shadowrun, notre MJ eut l'idée de nous écrire deux courtes nouvelles présentant l'univers du jeu et l'ambiance dans laquelle il souhaitait nous faire jouer. Voici la première de ces nouvelles d'ambiance, rédigée le 5 mai 2009 (eh oui ! Un an déjà !). 



Chinatown-vertical.jpgLa fumée abondante, chargée d’humidité, qui s’échappait de la  climatisation, était  moite et rance.

Elle emplissait la ruelle où se trouvait la sortie des cuisines du restaurant "Phô du Dang". L'endroit avait un petit air de "vingtième siècle". La faute aux bennes à ordures remplies de déchets malodorants et au clochard qui survivait dans un renfoncement des murs d’immeubles.


Il y avait là tout le "charme" décrépit des conurbs en désaffection, délaissées par des pouvoirs publics qui préféraient "nettoyer" les rues attenantes aux archologies corporatistes.


L'activité frénétique dans les cuisines résonnait dans la ruelle. Les sons se mélangeaient aux odeurs d’huile et de poisson qui imprégnaient même les habits de "hobe", le clochard.

Ce dernier, recroquevillé sur lui-même, dormait à poings fermés après avoir éclusé sa cinquième bouteille de synthalcool acheté au super-market du coin.


David chow, un des serveurs du "Dang" sortit pour fumer sa cigarette et prendre un peu de repos après le rush de 21h30. Il déboutonna son col de chemise d’un blanc immaculé afin de respirer cet air chaud et humide, désagréable, qui vous colle à la peau. L’été, c’est la pire des saisons, pensa-t-il, encore que l’hiver et la pluie ne lui plaisaient pas non plus. Un petit sourire apparut sur son visage lorsque sa main frôla la micro puce qui se trouvait dans sa poche entre ses clefs et son briquet. Un geste machinal, rassurant.


 

Deux jours plus tôt, alors qu’il nettoyait les tables, il remarqua la présence de deux hommes : un gros français d’une trentaine d’années, à moitié chauve et transpirant comme une éponge, la sueur dégoulinant sur son costume trois pièces flambant neuf. Et un petit italien au regard perçant, à la moustache fine, qui portait un costume noir fileté argent très classe. Sûrement un Versace-Saint Laurent. 

Ces derniers avaient eu la mauvaise idée de négocier (en italien) une réception de marchandise importante, à une table de "Phô du Dang"… Ils pensaient, comme c’est souvent le cas, que ce petit restau anonyme préservait ce type de transactions des regards et oreilles indiscrètes, mais David n’étais pas qu’un simple serveur. A ses heures perdues, son boulot d’indic lui avait permis d'empocher de jolies sommes. Il avait même pu se refaire la vue et l'audition et régler rubis sur l’ongle.

 

 

Dès que son traducteur intégré saisit un montant en nuyens approchant le million, David lança machinalement l’enregistrement de la conversation. Pour lui, ce geste n'était plus qu’une simple formalité, lui qui travaillait de temps à autre sur des filatures d’amant ou sur des soupçons d’infidélité corpo. Mais la concurrence était rude et l'avait amené à se planquer, le temps pour lui de se faire oublier, suite à une mauvaise passe. Par chance, le restaurant de son oncle lui permettait justement de pouvoir passer inaperçu, tout en payant son loyer. En toute discrétion.

L’information intéressait déjà un de ses contacts dans le milieu des ombres. A l’horizon, se profilait déjà un bon paquet de nuyens, faciles et sans risque.

 

Un courant d’air traversa la ruelle et charia au sol des pubsn’tag qui réveillèrent sa RA (Réalité amplifiée) pour lui refiler en entrée spam l’adresse du dernier club à la mode et les douce voix des masseuses du salon Body-body qui avait ouvert à trois pâtés de maison de là. Foutu Data-Mytsuma qu’il avait encore du mal à maîtriser. Le comm-link laissait passer des irruptions de RA de temps à autre. Parfois au pire moment… Avec un petit rire amusé, David se remémora la pub pour les culottes bas-âge alors qu’il était en plein câlin avec sa copine. Ou encore, la nouvelle vipère 33 XS qui débarqua en salle lors de son service. Sa copine avait poussé une sacrée gueulante et s’était réfugiée toute la soirée en réseau restreint sur son PAN (Réseau d’ami)


 

chinatown-street-new-york.jpg

 

 

Son attention fut alors réveillée par le bruit de moteur d'une voiture qui approchait doucement. Son smartcom lui confirma que ce devait être celle de son contact. La signature numérique, en tout cas, était la bonne. La voiture s’arrêta à l’embouchure de la ruelle, qui était trop petite pour laisser passer une carrosserie de cette taille. David avança vers la voiture et il sentit un frisson dans sa nuque qui brouilla sa vue un instant. Il continua à avancer malgré une sensation étrange d’engourdissement et cette foutue humidité qui le faisait transpirer comme un débutant. Une silhouette noire apparue devant la portière qui était encore à quelques mètres.

Malgré sa vue amplifiée et le filtre thermique, le petit serveur avait du mal à visualiser correctement cette personne qui ouvrait la portière arrière du véhicule. D’où il était venu, Dieu seul le sait, mais le mec avait fait très vite. Trop vite. 

 

Décidément David n’avait plus l’habitude du stress lié à ce type de situation. Il avait du mal à mettre un pied devant l’autre sans avoir des vertiges et il avait la chair de poule. Cette silhouette qui malgré la faible distance restait désespérément floue, se rapprocha de lui en parlant, mais le son paraissait étouffé. Tout à coup, l’homme désactiva sa combinaison de camouflage et retira sa cagoule. David ne pouvait plus bouger, tous ses membres étaient tétanisés et un froid pénétrant le saisit, qui le glaça jusqu’à la moelle. Il essaya de dire quelque chose, mais seule une bolée de sang et une échappée d’air de sa trachée sortirent avec quelques bulles poisseuses. C’est alors que l’homme lui répéta sa remarque : "Tu aurais du continuer à vendre des nouilles, petit"….

L’homme appuya légèrement sur le torse de David dont la chemise carmin perdait ses dernière touche de blanc. Ses senseurs optiques virent le reste du corps s’écrouler au sol, continuant leur enregistrement malgré la mort cérébrale du petit serveur. Posée à terre pour fouiller les poches et récupérer la micro-puce, la tête elle fut fourrée dans un sac. Les oreilles enregistrèrent le bruit d’une portière que l’on ferme, puis le départ silencieux de la voiture.

 

 

Une pub pour les Barres Soybarbecue furet la dernière chose que le Data-Mytsuma reçut...


 

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R
<br /> <br /> Hé, ton ami a une belle plusme ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Je lui ai transmis tes compliments, ça lui a fait bien plaisir. Merci pour lui. <br /> <br /> <br /> <br />