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dices everywhere, des dés, du fun, des jeux

blog dédié aux JEUX DE RÔLE, avec une préférence pour les JDRA et les jeux "OLD SCHOOL" (AD&D 1st ed., 0D&D, Basic Fantasy, "Portes, Monstres et Trésors"...) et quelques-uns plus récents :)

Shadowrun : interlude 1 - Arrivée en ville

Publié le 19 Septembre 2011 par olivier rousselin in 17. COMPTES-RENDUS DE PARTIE

Le texte qui suit, que je me suis permis de modifier un peu (il passe de la seconde à la troisième personne du singulier) raconte l'arrivée de Joe Lightfoot dans la ville de Jacksonville. Joe, comme expliqué dans un autre article, est un personnage "en mission". Idéaliste, habitué à vivre à la campagne, il plonge bien malgré lui dans l'enfer urbain de 2070. Voici son histoire...

 

Lorque Joe vit enfin le panneau "Jacksonville - 5 miles", son humeur était au plus bas. Entre son système de guidage GPS qui faisait des sienne et son comlink qui avait du mal à supporter l’humidité du climat ambiant, il se sentait une nouvbelle fois pris au piège d'une technologie qui le dépasait, qu'il ne comprenait pas, et dont il se passerait volontiers si elle n'était pas devenue obligatoire.

Oui, son arrivée à Jacksonville s'annonçait sous de mauvais auspices. Pouvait-il en être autrement avec une ville aussi viciée et aussi contaminée ? Jamais l'air ne lui avait semblé aussi âcre. Aussi chargé d’effluves chimiques. Joe roulait avec toutes ses vitres fermées et avait mis en route la climatisation de la voiture, avec filtre à air de série intégré.


plop4.jpgUn panneau touristique "Come visit the new Venetia" happa son regard. La "nouvelle Venise" ? Quelle ironie ! Certes, l'eau du fleuve avait monté, envahissant les quartiers de la vieille ville. Mais employer une telle comparaison ? Les blancs avaient-ils donc perdu à ce point leur bon sens ? La ville toute entière semblait corrompue par la pollution, qui non seulement contaminait l'air et l'eau mais aussi, semblait vicier les âmes des gens. Silencieusement, Joe se remémora quelques prières adressées à Wakan Tanka, le grand esprit. Bien malgré lui, il se mit à les fredonner, comme pour se donner du courage.

 

Quelques jours lui suffirent pour trouver un appartement dans un quartier plutôt "sûr", qu'il loua au nom de Philip Eyoma, parapsychologue. Il connut quelques sueurs froides lorsque le gérant de l'immeuble se livra aux vérifications d'usage et lui prit son commlink mais finalement, rien de désagréable ne se passa. La fausse identité, qu'il avait acheté à prix d'or était on ne peut plus fiable. 

 

Par la suite, il alla visiter la vieille ville et ce qu'il vit lui glaça les sangs. Dans les bas quartiers, presque tout le monde semblait avoir hérité d’une bronchite chronique. Lui-même était parfois pris de quintes de toux, notamment lorsqu'il passait à côté du fleuve. Jacksonville semblait être un véritable lieu de débauche et de malheur.

Durant ses errances, il retrouva la rue par laquelle il était arrivé en ville : un sillon sâle, qui traversait la ville comme une vilaine balaffre, éclaboussé de néons aux couleurs criardes, peuplé de zonards, de toxicos, de putains, de touristes en goguette, de richissimes cadres supérieurs partis s'encanailler, escortés de leurs gardes du corps trolls ou orcs. Avec un soupir las, Joe se dit que, si son GPS lui avait indiqué cette rue pour arriver à Jacksonville, ce n‘était peut être pas par hasard .

 


 

Dans un premier temps, Joe devait impérativement faire réparer (pour la énième fois !) son comlink. Déjà, lors de son inscription, le gérant avait du s'y reprendre à trois reprises pour faire les formalités administratives et encaisser son loyer. Son errance dans les bas quartiers l'amena à une petit échoppe nommée "la puce sauteuse". Des concours de jeux vidéo en 3d s'y déroulaient, qui amenaient une clientèle jeune, turbulente certes, mais dans une ambiance bon enfant. L'endroit plut à Joe. Une joie peu commune animait les lieux, qui offrait un contraste bruyant et saisissant avec les murs crasseux et gris des immeubles alentour. Le gérant, un certains François, lui assura, avec un sourire chaleureux, être capable de réparer son appareil rapidement.

Avec une aisance étonnante, il réinitialisa le répertoire du Renraku Sensei, réinstalla le système d'exploitation Iris Orb, tout en supprimant de menus virus qui étaient parvenus à contaminer l'OS malgré son firewall. Bon, prince, sans une seule once de condescendance, François prit même un peu de temps pour lui présenter par le menutoute les caractéristiques technique qui avaient été mises à jour.

Reconnaissant, Joe n'était pas dupe pour autant. Toutes ces explications servaient avant tout à justifier le montant des réparations. 2OO nuyens ! Mais l'indien le savait bien : un comlink cracké ne se répare pas partout et surtout pas aussi vite.

 


De fil en aiguille, Joe fit comprendre à François qu'il avait besoin d'informations et qu'il recherchait des contacts sur la région. Le technicien constata sur le commlink de Joe l'état déplorable de ses finances, et finit par lui proposer un petit job. "Pas déclaré, hein ?". Autrement dit : illégal.

Joe le savait : en ce bas monde, consumé par l'argent et la technologie, rien n’est gratuit. Surtout pas l'information. Il savait que le "petit boulot" en question était inévitable s'il voulait bénéficier de "cash flow", indispensable pour glaner les renseignements dont il avait besoin... Et s'équiper en connaissance. 


 

Le lieu du rendez-vous ne fut pas trop dur à trouver. Un brin inquiet, se remémorant quelques sorts offensifs, il s'enfonça dans le quartier chaud de la ville, constitué de longue allées au couleurs flashy. Partout, Tridéos, spams en RA et autres néon bricolés agressaient son regard. 

 

jiji-et-ses-filles.jpg


Joe, décu, un peu surpris, s'attendait à beaucoup mieux que de devoir servir de garde du corps à des prostituée. Leur mac, "Gigi Marone" accueillit l'indien avec un naturel et une amabilité qui le mirent immédiatement mal à l'aise. Sous ses airs bonhommes et ses sourires frelatés, Joe devinait le parasite à forme humaine. Le prédateur sans foi ni loi qui exploite les plus faibles sans vergogne. Avec rapacité. L'homme semblait considérer le commerce du sexe comme aussi "naturel" que celui des légumes ou des voitures. Avec beaucoup d'efforts, Joe masqua son dégoût et accepta la mission, d'autant plus que les femmes semblaient réellement terrorisées par les malfrats qui les rackettaient. Son empathie naturelle prit le dessus sur ses réticences.  

 

Le coté positif, c’est qu’apparemment, il n’était pas seul sur le coup. En soi, c'était un soulagement, et même une bonne nouvelle. Les quatre autres personnes avec    qui il allait faire équipe, devaient être des shadowrunners. Et donc, il devaient surement posséder des talents qui seraient utile pour ses recherches. 

 

un-bar.jpgTraversant la rue, Joe alla dans le bar, qui se tenait en face du morceau de trottoir dévolu au filles. C'était là que se planquaient ses nouveaux coéquipiers. Une jolie elfe à l’air revêche, un nain au comportement excentrique, un troll épais comme une armoire au look plutôt sobre et un humain rachitique, nerveux comme tout et enchaînant cigarette sur cigarette. Une belle équipe de vainqueurs ! A leurs mines déconfites, à leur regard perdu dans le fond de leur verres, Joe comprit qu'ils étaient aussi motivés que lui. Il en ressentit un vif soulagement.


L'un d'eux lui désigna une chaise vide et lança simplement : "Salut mec ! Bienvenue dans les ombres".

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S
<br /> <br /> Héhé j'aime bien les adjectifs que tu as trouver pour décrire JiJi, dans le feu de l'action je n'en avait pas trouver d'aussi sayant.<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Merci bienn cher Meujeu. C'est un peu mon boulot à moi aussi, en tant que joueur, d'enrichir avec mon imagination le récit de tes scénarios. C'est toute la beauté du JDR, cet<br /> imaginaire participatif.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />