Il y a deux ans et demi de cela, l’association Imaginez.net concoctait un petit JDR bien sympathique intitulé Quêtes Arthuriennes.
L’enjeu était de taille puisque le jeu faisait partie intégrante des animations proposées dans le cadre d’une exposition de la Bibliothèque Nationale de France !
Cet événement unique en son genre constituait une reconnaissance officielle du Jeu de Rôle comme activité à la fois ludique et culturelle. Une aubaine pour tous les amoureux du JDR. Le tout dans un cadre de jeu peu commun et prestigieux. L’exposition fut un succès tout comme les tables de jeu, animées par des bénévoles.
Aujourd’hui, Quêtes Arthuriennes est en sommeil. Le jeu n’a pas bénéficié d’un important suivi, néanmoins, il est toujours possible de le télécharger, sur le site de la BNF et sur le site d’Imaginez.net. Depuis lors, le Roi Arthur est revenu hanter l’imaginaire rôliste (cf. l’article paru dans le Casus Belli n°1, page 4), notamment via la cinquième édition de Pendragon, publiée par les éditions Icare. Une magnifique édition, imposante, archi-complète, pour un jeu de rôle mythique.
A tous points de vue (règles, documentation, présentation du background, scénarios et campagnes publiées), Pendragon s’affirme comme un JDR incontournable sur le thème, beaucoup plus riche et focalisé sur le jeu en campagne.
Pourtant, il me semble que Quêtes Arthuriennes a encore son mot à dire. Plus léger que Pendragon (79 pages contre 298), gratuit (ile ne vous coûtera que l'encre et le papier pour l'imprimer), moins simulationniste, Quêtes Arthuriennes constitue un excellent point de départ pour s’essayer au Mythe Arthurien à moindre risque.
C’est un jeu idéal pour tester cet univers médiéval et chevaleresque le temps d’une ou deux parties, sans soucis. Si l’univers ne plait pas à vos joueurs, si vous
n’avez pas su les convaincre, alors, aucun regret. Vous n’aurez pas un pincement au cœur en regardant votre épais livre de règles prendre la poussière sur l’étagère.
C'est dans cette optique que je me suis mis à réfléchir à d'éventuelles parties de ce jeu bien sympathique, axé sur le roleplay et la narration plutôt que sur la simulation pure. Un bémol cependant : les règles de base ne me convainquent pas avec leur unique D6 pour la résolution des actions et sa table bizarre. Je m'explique : dans Quêtes Arthuriennes, lorsque vous tentez une action sous une compétence, vous lancez votre D6. Le chiffre indiqué compte comme le nombre de succès engrangés, sauf que vous ne devez en aucun cas dépasser le seuil de votre compétence, sinon, c'est un échec.
Par exemple, le chevalier Thibault de Bazillac a une compétence de 4 en équitation. S'il fait 1 au dé, il n'emporte qu'un seul succès. S'il fait 3, cela représente trois succès. 4 ? Quatre succès. Mais s'il fait 5 ou 6, alors l'action a échoué ! Le système me laisse ainsi avec une drôle d'impression : alors que le joueur devrait exulter lorsqu'il fait un 6 (résultat max), c'est le résultat inverse qui se produit. Un jet trop faible ? L'action est ratée. Un jet trop fort ? Idem.
Ce concept du "ni trop, ni trop peu" ne me plaisant pas, je vous propose une petite règle de remplacement, tirée du système Ubiquity (Hollow Earth Expedition).
Voici donc (roulement de tambours)...
MA REGLE MAISON POUR QUETES ARTHURIENNES !
Tadaaa....
Concrètement, je propose la règle suivante :
Lorsqu'il doit faire un test, le joueur lance autant de dés qu'il a de points dans la compétence donnée. Les résultats pairs comptent comme des succès, les résultats impairs comme des échecs.
Si tous les dés donnent des résultats pairs, c'est une réussite critique.
Si tous les dés donnent des résultats impairs, c'est un échec critique.
Option : il peut être décidé de nuance la règle des échecs/réussites critiques en fonction du nombre de dés lancés. Personnellement, je pense dans un premier temps ne pas l'appliquer lorsque le joueur ne lance qu'un seul dé. Je verrais bien à l'usage.
Simple, isn't it ?
La beauté de ce sytème, c'est qu'il vous permet de lancer n'importe quel type de dé, du moment que le nombre de faces est pair (pas de d3 donc
). Vous pourrez donc enfin utiliser tous ces d12 et d24 qui prennent la poussière dans votre trousse à dés.
De même, avec ce système, plus le personnage sera compétent dans un domaine, plus le joueur lancera de dés, moins il aura de risques d'échouer (statistiquement parlant).
J'espère tester Quêtes Arthuriennes prochainement et pouvoir vous faire un compte-rendu de la partie jouée.
De votre côté, mes amis, n'hésitez pas à tester ladite règle et à me faire parvenir vos impressions, commentaires et autres critiques (constructives, bien entendu). Et naturellement...
BONS JEUX A TOUS ET A TOUTES !