I. 2009 :
Un "nouveau" (notez bien les guillemets) JDRA médiéval-fantastique fait son apparition sur le net. Son nom ? Dungeon Slayers 3.5.
Farouchement old-school dans le ton et l'ambiance, Dungeon Slayers fait du Dungeon Crawling son principe de base. Son sacerdoce.
Mais Ô surprise, Dungeon Slayers s'avère être un petit bijou de concision.
Simple, rapide et efficace, le jeu fait vingt pages et propose d'aller droit à "l'essentiel", c'est-à-dire : des portes à ouvrir, des monstres à tuer et des trésors à conquérir !
Dans son souci d'efficacité, le jeu se base sur des mécaniques modernes, simples et éprouvées (très bien expliquées sur le site du GROG). Il y a ainsi un nombre restreint de races et de classes. Neuf caractéristiques (3 principales + 6 secondaires) plus quelques valeurs dérivées (combat, magie, points de vie) n tout et pour tout pour définir votre personnage ! Enfin, en cours de jeu, un seul D20 suffit à déterminer si l'action réussit ou échoue.
Toujours dans un souci d'efficacité et de lisibilité, le jeu fait abondammet appel à des symboles et icones (revus et améliorés pour la quatrième édition - voir plus bas) qui servent à mieux différencier les différentes statistiques des personnages. La valeur de mouvement ? Une paire de bottes. La valeur d'attaque à distance ? Une flèche. La valeur de défense ? Un bouclier. Les points de vie du personnage ? Un coeur.
E-ffi-ca-ce, vous dis-je !
Toujours en 2009, un site internet (www.dungeonslayers.com) dôté d'un forum et d'un espace "downloads" est créé pour héberger le jeu et ses extensions. Le tout, traduit en anglais pour tous ceux qui ne comprennent pas la langue de Goethe (l'auteur, Christian Kenning, est l'allemand).
II. 2010 :
Grâce aux efforts du Scriptorium (merci à Arasmo et à Olivier Boyaval), Dungeon Slayers parait enfin en français. D'abord, dans sa version 3.5 (24 pages), puis 3.75 (26 pages).
Parallèlement, hors de nos frontières, le jeu séduit. Des mini-scénarios en une page, les "Dungeon 2 Go" paraissent sur le site. Des suppléments de règles et des variantes du jeu aussi. Italiens et espagnols traduisent eux aussi le jeu qui se retrouve ainsi disponible en cinq langues ! Le côté "jeu d'apéro" ("beer & bretzel" disent nos amis américains) fun et sans prises-de-tête plait. Beaucoup.
Conséquence logique : avec la sortie de la quatrième édition, Christian Kenning se lance dans la commercialisation de son jeu avec une version imprimée de qualité. Fait rare : l'auteur reste
fidèle à son slogan "Free 2 Play" (jouable gratuitement) et le livre de base reste librement téléchargeable !
Ainsi, le joueur décide de contribuer financièrement au soutien/développement du jeu ou non.
III. 2012 :
Dungeon Slayer 4 parait sur Internet (le 23 juin) et c'est une bombe ! Avec huit fois plus de pages (cent-soixante-douze exactement !), le jeu entre dans la cour des grands !
QU'Y A-T-IL DE PLUS DANS CETTE NOUVELLE VERSION ?
Eh bien :
- une présentation de ce qu'est le JDR, suivie d'un exemple de partie (classique, un brin inutile pour les vieux "grognards" du JDR, mais toujours appréciable) ;
- des règles d'expérience plus détaillées et plus claires ;
- des talents supplémentaires. On passe de 2 pages à 19 ;
-
des "classes de héros". Trois voies héroïques pour chaque classe de base. A vous de choisir : berserker, paladin, maître d'armes, assassin, ranger,
voleur, clerc, druide, moine, archimage, mage de bataille, élémentaliste, mage de sang, démonologiste et nécromancien ! Il y en a pour tous les goûts !
- tout plein de petites règles optionnelles pour gérer la guérison, le second souffle, les actions retardées, les opposants multiples, les obstacles au tir... Bref, de quoi casser la routine et relancer l'intérêt de vos joueurs durant la partie ;
- le "dé de tuerie" ("slaying dice") et les "points de tuerie" ("slaying points"), deux petites règles très bien faites, courtes (1 page pour les deux), qui remplacent avantageusement l'absence de tables de coups critiques qu'on trouve dans d'autres JDR ;
- des nouveaux sorts;
- des tas de monstres ;
- plein d'illustrations qui viennent agrémenter la lecture, plus tout un tas d'icones (la lecture du bestiaire fait penser à D&D 4. Hasard?) ;
- tout plein de conseils pour les Maîtres du Donjon. Comment concevoir son donjon ? Comment le garnir de pières mortels ? Comment animer l'aventure ?
- Des conseils et règles suplémentaires pour gérer les voyages, la fatigue, les maladies, les langues et l'alphabet, la manufacture d'objets;
- Trois scénarios (là où la version 3.5 n'en comportait qu'un seul) ;
- la description succinte du monde de Caera;
- des tables, des appendices, l'incontournable feuille de personnage.
Malgré tous ces apports, Dungeon Slayers 4 a su garder sa base d'utilisation simplissime. Les petites règles additionnelles sont courtes, tiennent en une dizaine de lignes à chaque fois.
Dans la foulée, une version
boîte (payante) voit le jour. A l'intérieur, le livre de règles, un livret de 32 pages pour le MJ, comprenant un scénario inédit, "la caverne des ombres", une carte des Terres Libres, un plan quadrillé, 45 compteurs et pions qui représentent les monstres et héros, 7
feuilles de personnages prétires et enfin, plusieurs feuilles de personnages vierges. Miam !
Dans le même ordre d'idée, le monde d'aventures maison, Caera (dont font partie les Terres Libres), a eu droit elle aussi à une publication au format boîte de jeu. A l'intérieur : deux livres qui détaillent l'univers du jeu et proposent des règles additionnelles, plus deux cartes détaillées en couleur grand format. Si vous la voulez, rendez-vous ICI).
Pour les non-germanophones, une version Print On Demand du livre de base est proposée via le site Chronicle City. Qui sait ? Peut-être que Caera aura droit lui aussi à une traduction/édition en anglais ?
Dans l'attente, de nouveaux suppléments 100% gratuits, créés par les fans voient le jour dont "Valngress", un décor de campagne, " Caveslayers", une variante préhistorique du jeu (en italien pour l'instant), et "Zombie Slayers", autre variante typée cette fois horreur contemporaine, sur le thème de l'apocalypse zombie.
Le jeu restant, je me répète, totalement gratuit, ne passez pas à côté et téléchargez Dungeon Slayers. Qui sait ? Vous risquez fort d'être agréablement surpris.
Bons downloads et bons jeux !